La photo culinaire du jour : introduction à l'usage des non-Américains

Publié le par Pétronille

Pétronille est une maudite, maudite Française, et si par miracle le lecteur ne s'en est pas encore rendu compte (aveuglé par son admiration, sans nul doute), cela ne devrait pas tarder. Entre autres travers typiquement français, Pétronille est affublée d'une terrible tare : elle aime la bonne bouffe. Elevée à coups de boeuf bourguignon parfumé, de tomates farcies juteuses ou encore de blanquette de veau crémeuse, consolée de ses gros chagrins par une tranche de lard paysan fumé dégustée avec du pain de campagne et de la moutarde qui pique, bravant la rigueur de l'hiver en mitonnant des pots-au-feu, mixant moult gaspachos pour se rafraîchir en été (et j'arrête là, car j'ai comme un réflexe pavolien, tout soudain), Pétronille a grandi au sein d'une famille possédant potager et four à pain qui n'a jamais hésité à placer ses économies dans un bon jambon de pays.

C'est la raison pour laquelle, lecteurs, l'incursion pétronillesque en Amérique devait forcément donner naissance à une catégorie tout particulière dans ce blog : celle de la photo culinaire du jour.

En effet, lorsqu'elle était encore jeune, fraîche et bien coiffée (voir l'article capillairement édifiant consacré au métro montréalais), les journées de Pétronille étaient des suites de repas gastronomiques et, dans sa folle insouciance, elle ne s'en rendait même pas compte. Ses dimanches ressemblaient donc à cela :


Lors des tristes journées d'hiver, elle bravait la froide pluie parisienne pour aller acheter de la macreuse chez l'éminent Monsieur D., homme merveilleux s'il en est, qui lui sussurrait de douces paroles de type : "je vous le coupe comme pour moi". Quels jours innocents et bénis elle vivait alors !

Car aujourd'hui, lecteurs européens qui sans nul doute me lisez avec compassion, je mange cela :


(il faut dire que pour l'instant Pétronille n'a pas encore de poêle - comprenez de cuisinière - ni de casseroles, donc forcément, ça limite. Toutefois, le hot-dog étant ici ce que le jambon-beurre est à la France, il est très difficile de manger sainement sur le pouce).

Et ceci n'est que le début d'une longue série car Pétronille, toujours prête à payer de sa personne pour édifier ses lecteurs, s'est risquée, au péril de son intégrité physique, à élaborer un reportage photogaphique à partir de photos volées dans les supermarchés québécois, et s'apprête à vous livrer les fruits de son investigation au fil de ce blog.

Oui, Pétronille va vous montrer ce que les autres blogs d'immigrants, par pudeur, préfèrent taire : la réalité culinaire américaine, là où tout ce qu'on mange est mou.
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D
Ravi de vous retrouver !
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S
Tiens ! La petite Petronille-aux-pieds-froids, celle qui avait toujours la goutte au nez, qui cultive les petits malheurs et les grandes catastrophes, s'est chapdelainisée ?
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P
<br /> <br /> Chère Suzanne, on ne peut rien vous cacher, vous m'avez débusquée, bien que, sous les chauds cieux montréalais, je n'aie plus la goutte<br /> au nez (gageons que la rigueur de l'hiver québécois remédiera rapidement à cela). Merci à vous d'être passée, c'est toujours un plaisir.<br /> <br /> <br /> <br />